Le courrier des lecteurs : Dies irae.

Parmi les nombreuses lettres reçues dans le courrier du Petit Musée, celle signée N. Hulo....... (signature illisible par une tache suspectée "eau de mer de Chine") a retenu notre attention.
Nous la reproduisons textuellement : 

Monsieur, 
Je viens d'envoyer à M. le Directeur du Journal du Petit Musée ma - dûment et durement motivée - démission d'acheteur du numéro suivant. 
Cause de mon ire : la publication, en ce vespéral et grave organe, de cette histoire extraordinaire de boa en boa, pour soigner les rhino-pharyngites chez les girafes du Haut-Niger, froidement racontée comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. 
A ce récit, un sourire d'incrédulité fleurit sur mes lèvres et de petites lueurs de rigolade avivèrent l'éclat de mon regard. 
J'ai eu souvent l'occasion, au cours de mes reportages d'observer les us et coutumes des boas. 
Et j'ai à dire de cela qu'il ne faut pas voir dans l'acte du boa la moindre humanité - la moindre "girafité", plutôt. - Reptile curieux et potinier, le boa constrictor est très embêté de ne détenir qu'un horizon virtuel restreint. S'il s'enroule autour du cou de la girafe, c'est tout simplement afin de voir plus loin et de plus haut, voilà tout, et découvrir 

.................... ce lointain
qui recule chaque matin
et qui, le soir n'est pas atteint.

Et la girafe serait bien bête d'éprouver la moindre reconnaissance à l'égard de ce maudit. 

Veuillez croire, Monsieur, etc... 


Alors qui croire ? 
Chers lectrices, chers lecteurs, soyez notre source, assoiffés, nous boirons vos paroles.